Visualisation, manifestation, attraction… Et si on avait tout compris de travers ? (Série “Ce qu’on ne vous dit pas sur le développement personnel” – Épisode 2)
- Chantal Delanoe
- il y a 21 heures
- 4 min de lecture

“Si tu visualises assez fort, tu obtiendras ce que tu veux.”
“Tu vibres bas, c’est pour ça que tu attires le négatif.”
“Il suffit de croire, et l’univers conspire.”
Ces phrases, vous les avez peut-être déjà lues, entendues, ou même prononcées. Moi aussi. À une époque, j’y ai cru. Parce que j’avais envie que ça marche. Parce que je voulais me sortir de situations difficiles, retrouver l’espoir, retrouver ma puissance. Mais plus je m’enfonçais dans ces croyances, plus quelque chose en moi se tordait. Un jour, j’ai compris : ce n’est pas moi qui vibrais mal. C’est cette vision de la spiritualité qui vibrait faux.
Dans les traditions du yoga ou de l’Ayurvéda, visualiser n’a rien à voir avec le fait “d’attirer ce qu’on veut”. C’est un acte intérieur, sacré, relié à une intention profonde, ce qu’on appelle le sankalpa.
Un sankalpa, ce n’est pas un objectif comme “je veux gagner tant” ou “je veux cette maison”, c’est une orientation de l’être. Une phrase courte, simple, qui vient du cœur :
“Je choisis la paix”,
“Je me relie à ma lumière intérieure”,
“Je suis prête à guérir”.
Dans la pratique du yoga nidra, cette intention est répétée dans un état de relaxation profonde, non pas pour forcer l’univers à nous obéir, mais pour réinformer doucement notre inconscient. C’est une graine que l’on plante, sans savoir quand elle germera. En Ayurvéda, on ne parle pas de manifestation au sens moderne du terme. On parle de reconnaître sa vraie nature, de cultiver la clarté, de se relier au vivant. Visualiser, dans ce cadre, c’est ressentir. Écouter. Se reconnecter. Pas commander.
Mais à partir des années 2000, un autre discours a pris le dessus. Celui de la loi de l’attraction. Visualisation, vibration, abondance... Ces mots sont devenus omniprésents dans le monde du développement personnel. On a commencé à nous dire que si l’on pense très fort à quelque chose, alors cela se réalisera. Que si ça ne fonctionne pas, c’est qu’on n’a pas assez cru, qu’on vibre mal, qu’on attire le mauvais.
Ce discours, qui se veut responsabilisant, devient très vite culpabilisant et même violent pour celles et ceux qui traversent des périodes sombres, qui portent des blessures anciennes ou qui vivent dans des conditions injustes. Il nie les réalités de l’existence : les traumas, les cycles, les contextes, le karma collectif. Il oublie que tout ne dépend pas que de soi. Il pousse à se méfier de sa propre énergie, comme si elle était la source de tous les malheurs.
Je me souviens d’une période où je faisais tout “comme il faut” : j’écrivais mes intentions tous les matins, je visualisais ma vie rêvée, je récitais mes affirmations positives. Et pourtant, plus je faisais d’efforts pour “manifester” ce que je voulais, plus je me sentais vidée, épuisée. Et plus je me disais que je n’étais pas assez alignée, pas assez positive, pas assez... je ne sais quoi. C’était l’inverse de la guérison.
Un jour, j’ai lâché. J’ai arrêté de forcer. J’ai juste posé une intention douce, sans attente : “Je veux me sentir en paix. Peu importe comment.” Et c’est là, dans ce relâchement, que les choses ont commencé à se transformer, pas comme je l’avais imaginé, pas selon mes visualisations parfaites, mais dans un mouvement plus juste, plus organique, plus vivant.
Aujourd’hui, je crois qu’il est temps de revenir à une visualisation plus intérieure, plus sensible, plus incarnée. Visualiser autrement, c’est écouter, c’est se demander :
Qu’est-ce qui me ferait du bien, là, maintenant ?
Quelle image intérieure m’apaise, me soutient, me relie à moi-même ?
Ce n’est pas une stratégie pour “attirer” ou “réussir”, c’est un geste de soin, un retour à la source.
Quand je visualise, je ne cherche plus à créer un futur parfait. Je me relie à une qualité que je veux nourrir la paix, la douceur, la joie. Je ne cherche pas à vibrer “plus haut”, je cherche à vibrer juste, à être fidèle à ce que je ressens, sans me trahir. Je ne manifeste plus, je m’ouvre.
Alors, et si on n’avait rien à manifester, juste à écouter ?
Et si notre vraie puissance n’était pas dans le fait d’obtenir ce qu’on veut, mais dans la capacité à accueillir ce qui est là, à honorer ce qui germe, même en silence ?
Aujourd’hui, je visualise la paix. Et c’est déjà beaucoup.
Et toi, est-ce que cet article résonne en toi ? As-tu, toi aussi, traversé des phases où tu as cru que tu “manifestais mal” ? Si tu veux partager, je te lirai avec plaisir.
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