L’éveil de la Kundalini : puissance ou illusion ?
- Chantal Delanoe
- 21 juil.
- 3 min de lecture

Dans le monde du développement personnel et de la spiritualité contemporaine, l’éveil de la Kundalini est souvent présenté comme une expérience ultime, un sommet à atteindre, une sorte de Graal mystique. Beaucoup de stages promettent des "montées", des "ouvertures", des "reconnexions" spectaculaires qui changeraient la vie en quelques heures ou en un week-end.
Mais derrière cette quête d’intensité, je vois de plus en plus de personnes revenir de ces expériences... perdues, déboussolées, parfois même mentalement déséquilibrées.
Dans les traditions de l’Ayurvéda et du Samkhya, la Kundalini n’est pas une énergie à réveiller de force.
Elle est plutôt une métaphore du potentiel de conscience qui sommeille en nous, une présence subtile, profonde, qui se manifeste quand le terrain est prêt. On ne la "réveille" pas comme on allume un interrupteur. Elle ne se précipite pas dans la colonne pour provoquer des visions. Elle se déploie lentement, silencieusement, à mesure que le corps, le souffle et la conscience deviennent capables de la recevoir.
Et pourtant, beaucoup de gens vivent des sensations très fortes lors de certains stages : chaleur dans la colonne, tremblements, visions, picotements, états de transe, extases, larmes incontrôlables. Ces états, bien qu’intenses, ne sont pas nécessairement des signes d’un éveil spirituel. Ce sont souvent des libérations émotionnelles, des réactions nerveuses ou des états modifiés de conscience, induits par des pratiques puissantes, des respirations forcées, des musiques rythmées, ou l’effet du groupe.
Cela ne veut pas dire que ces ressentis sont faux ou imaginaires. Mais ils sont souvent mal compris, surestimés, et surtout mal accompagnés. Une fois l’expérience passée, beaucoup peinent à "redescendre". Ils ne trouvent plus leur place dans le quotidien. Leur corps est épuisé, leur mental agité, leur sommeil perturbé. Ils ont touché quelque chose de grand, mais n’arrivent plus à s’ancrer dans le simple. Ils cherchent à revivre cet état encore et encore, comme une drogue subtile. Et plus ils le cherchent, plus la réalité leur semble terne.
Je pense à C., qui a vécu une extase mystique en stage et n’a jamais réussi à s’y retrouver ensuite dans sa vie professionnelle. À J., qui a vu son système nerveux s’effondrer après une montée brutale d’énergie. À S., qui croyait avoir tout compris, a quitté son travail et ses amis, avant de se retrouver face à un vide profond.
Derrière ces parcours, on retrouve souvent la même chose : une quête sincère, mais précipitée, motivée par un manque de sens, un besoin d’amour, de reconnaissance, ou le désir d’être enfin “éveillé·e”.
Mais ce qu’ils fuyaient en cherchant la lumière, les a rattrapés plus fort encore. Car l’éveil, s’il doit advenir, ne se provoque pas. Il se prépare. Il se reçoit. Et parfois, il n’est pas spectaculaire du tout. Il est dans la digestion paisible, dans un souffle calme, dans une marche en forêt, dans la tendresse pour soi-même.
L’Ayurvéda nous enseigne cela avec une sagesse immense : avant de chercher à faire monter l’énergie, il faut stabiliser le corps, apaiser Vata, renforcer Ojas, nettoyer les canaux subtils, calmer le mental. Il faut créer un espace sûr, nourri, incarné. Pas pour fuir le monde, mais pour mieux y revenir. Pas pour planer, mais pour habiter.
Car la vraie énergie de vie ne fait pas de bruit. Elle infuse. Elle guide. Elle éclaire sans brûler.
Ce que tant de gens cherchent à atteindre en haut de leur colonne vertébrale est parfois déjà là, dans la plante de leurs pieds, dans le rythme de leur souffle, dans la sagesse discrète du cœur.
Et c’est peut-être en cessant de vouloir s’éveiller qu’on commence, enfin, à se rencontrer.
Si tu te sens traversé-e par ce que je viens de décrire… Si tu ressens un besoin de te recentrer, de redescendre dans ton corps, de remettre du calme là où l’énergie est devenue trop agitée… Je t’invite à prendre un temps pour toi, un vrai pas pour aller plus loin mais pour revenir à toi, à ton souffle, à ton rythme.

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Ce n’est pas un grand saut vers le “plus”, c’est un retour au simple, au juste, au vivant.
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Un article complet rédigé par Joy qui prends le temps de vous expliquer sa démarche et la dangerosité de certaines pratiques exercées par des soit disant professionnels qui abusent de la détresse de certaines personnes . L.D Psychothérapeute